mercredi 28 septembre 2011

Le sens de la prière "Kyrie eleison"


"Le mot français miséricorde est la traduction du mot grec eleos. Ce mot a la même racine ultime que l'ancien mot grec pour huile, ou plus précisément, l'huile d'olive, une substance qui était largement utilisée comme agent apaisant pour des contusions et des blessures mineures. L'huile était versée sur la meurtrissure et servait à masser doucement, apaisant et adoucissant ainsi toute la partie lésée. Le mot hébreu qui est aussi traduit par eleos et miséricorde est hesed, il signifie un amour indéfectible. Les mots grecs pour «Seigneur, aie pitié» ou «Seigneur, miséricorde » sont «Kyrie eleison» c'est-à-dire: «Seigneur, calme-moi, réconforte-moi, chasse ma douleur, montre-moi ton amour.» Ainsi la miséricorde ne se réfère pas tant à la justice ou à l'acquittement comme c’est le cas dans une interprétation [pénitentielle] très occidentale, mais à l'infinie bonté de Dieu, et à sa compassion pour la souffrance de ses enfants! C'est dans ce sens que nous disons cette prière « Seigneur, aie pitié », « Seigneur, miséricorde » avec une grande fréquence tout au long de la Divine Liturgie. "  Père Anthony M. Coniaris (Version française par Maxime le minime) 

vendredi 23 septembre 2011

La prière de la grand-mère de l'écrivain Maxime Gorki


"Mais parfois, elle prie très longtemps. Je m'endors pour de bon et je ne l’entends pas se coucher.
Les journées de peines, de disputes et de querelles se terminent toujours par de longues prières. Je les écoute de toutes mes oreilles. Grand-mère raconte à Dieu tout ce qui s'est passé dans la maison. Quand elle est agenouillée, énorme et lourde, elle ressemble à une montagne. D'abord, j'entends un murmure rapide et indistinct, puis sa voix profonde s'élève:
- Tu le sais bien, Seigneur, chacun pense à son avantage. Mikhaïl est l'aîné, c'est lui qui devrait rester en ville. Ça le vexe de partir de l'autre côté du fleuve dans un quartier inconnu : on ne sait pas comment les affaires y marcheront. Le père, lui, il préfère lakov. Est-ce bien de ne pas aimer également ses enfants? ... Le vieux est têtu, tu devrais lui faire entendre raison, Seigneur !
Regardant les icônes sombres de ses grands yeux lumineux, elle suggère à son Dieu :
- Envoie-lui donc un bon rêve, Seigneur, pour qu'il comprenne comment il faut faire le partage entre les enfants!
Elle se signe et se prosterne jusqu'à terre, heurtant le plancher de son grand front. Puis elle se redresse et continue d'un ton persuasif :
- Accorde un peu de joie à Varvara. Est-ce qu'elle t'a offensé, est-ce qu'elle est plus coupable que les autres ? C'est une femme jeune, pleine de santé et elle ne connaît que la tristesse. Pense aussi, Seigneur, à Grigori. Sa vue baisse de plus en plus; s'il devient aveugle, il ira mendier, ce n'est pas bien! Il a usé toutes ses forces pour le grand-père et il ne peut même pas compter sur son aide
maintenant. Ah! Seigneur, Seigneur !...
Elle reste longtemps silencieuse, la tête baissée humblement et les bras pendants, comme si elle était profondément endormie ou raidie par le froid.
- Quoi encore ? se demande-t-elle tout haut en fronçant les sourcils. Prends en pitié et sauve tous les orthodoxes.Pardonne à la maudite sotte que je suis. Tu le sais, Ce n'est pas par méchanceté que je pèche, mais par bêtise.
Après un profond soupir, elle reprend d'une voix caressante et satisfaite :
- Tu sais tout, mon Dieu, tu connais tout, Père.
Le Dieu de grand-mère, qui lui était si proche, me plaisait beaucoup et je demandais souvent:
- Parle-moi de Dieu!
Alors elle se soulevait, s'asseyait, jetait un fichu sur sa tête et se lançait dans un long récit jusqu'à ce que je m'endorme. Elle avait une façon particulière de parler de Dieu, à voix basse, en traînant sur les mots.
- Le Seigneur est au paradis, assis sur une colline, au milieu d'une prairie; des tilleuls d'argent abritent son trône de saphir et ces tilleuls sont en fleurs toute l'année, car le paradis ne connaît ni l'automne, ni l'hiver; les fleurs n'y fanent jamais, elles fleurissent sans trêve pour la joie des saints. Autour du Seigneur vole une multitude d'anges. Ils ressemblent à des flocons de neige ou à des essaims d'abeilles. Ils descendent du ciel sur la terre comme des pigeons blancs et ils remontent ensuite raconter à Dieu ce qui se passe chez les hommes: Là-bas, il y a ton ange et le mien et celui du grand-père. Le Seigneur est juste, il a donné un ange à chacun. Le tien raconte au Seigneur:
« Alexis a tiré la langue à son grand-père. » Et le Seigneur décide: «Eh bien, que le vieux le fouette! » Et c'est la même chose pour tous. Dieu donne à chacun selon ses mérites, à l'un le chagrin, à l'autre la joie. Il fait si bon là-haut que les anges se réjouissent, battent des ailes et chantent sans trêve: «Gloire à Toi, Seigneur, gloire à toi ! » Et lui, le Bon Dieu, il se contente de sourire comme pour dire: «C'est bien, c'est bien! »
Elle-même souriait en secouant la tête.
- Tu as vu tout ça ?
- Non, mais je le sais, répondait-elle, pensive.
Quand elle parlait de Dieu, du paradis et des anges, grand-mère semblait devenir petite et douce. Son visage rajeunissait, ses yeux embués de larmes rayonnaient d'une douce lumière. Je prenais ses lourdes nattes soyeuses et je les enroulais autour de mon cou. Immobile, j'écoutais avec attentiou ses récits. sans jamais m'en lasser.
- Il n'est pas donné aux hommes de voir Dieu, ils en perdraient la vue. Seuls, les saints peuvent le contempler. Mais j'ai vu des anges. Ils se montrent à ceux qui ont l'âme pure. Une fois, j'étais dans l'église, à la messe du matin. Il y en avait deux derrière l'iconostase. On aurait dit des nuages, on voyait tout au travers d'eux; Ils étaient lumineux, lumineux, avec des ailes en dentelles et en mousseline qui tombaient jusqu'à terre. Ils tournaient autour de l'autel et ils aidaient le vieux père lIya qui n'y voyait plus. Quand il levait ses bras fatigués pour prier, ils lui soutenaient les coudes. Il est mort peu de temps après. Moi, ce jour-là, quand je les ai vus, j'ai été paralysée par la joie; mon cœur s'est mis à me faire mal et j'ai pleuré. Oh ! c'était beau, Alexis, petite âme bleue. Tout est bien sur terre et dans le ciel, tout est si bien ...
- Et chez nous aussi, c'est bien ?
Grand-mère se signa
- Gloire à la Très Sainte Mère de Dieu, tout est bien!
Cette réponse me déconcertait. Il était difficile d'admettre que tout allait bien à la maison. Il me semblait que la vie y était de plus en plus insupportable."
(Extrait du livre de Maxime Gorki "Enfance" Ed. français réunis)

Maxime Горький, "l'Amer", de son vrai nom Алексей Максимович Пешков, fut un immense écrivain, à la fois hautement honoré par le régime soviétique et constamment surveillé pour ce qui demeurait en lui – malgré ses compromissions et son regrettable soutien de l'impitoyable tyrannie communiste – de capacité à toujours se révolter. On peut de ce fait penser qu'il fut probablement assassiné par les communistes. Il a écrit de très belles pages sur la foi orthodoxe qu'il avait perdue assez tôt certainement.. 

Staline et Gorki
Tolstoï et Gorki


samedi 17 septembre 2011

NOUVEAUTÉS !


  1. La DIVINE LITURGIE célébrée par l'Ancien PORPHYRIOS (vidéo col. de g.)
  2. LES PSAUMES (pas tous mais beaucoup) chantés en roumain et en grec sur le site CHANTS SACRES ORTHODOXES 
  3. Les PRIÈRES du MATIN et du SOIR récitées en slavon avec texte défilant pour suivre à l'audition.

samedi 27 août 2011

La "Phase active" de la prière par Père Placide Deseille

« Dans cette phase, nous devons faire un effort conscient et souvent ardu pour prier. Selon la Tradition orthodoxe - et c'est là un point où elle diverge de la tradition catholique romaine telle que celle-ci s'est développée surtout depuis la fin du Moyen Âge et le XVIe siècle - cette phase active de la vie de prière est caractérisée non par ce qu'on appelle en Occident l'oraison discursive ou « méditation », mais par la prière vocale. La forme normale de prière, tant que celle-ci ne jaillit pas spontanément du cœur sous la motion intime du Saint-Esprit, sera la prière vocale, mais attentive. Ceci est extrêmement important: selon une expression sans cesse reprise par les auteurs orthodoxes, et qui remonte à saint Jean Climaque : « Il faut enfermer l'intellect dans les mots. » Dans un ouvrage sur le monachisme russe, le père Victor Arminjon résume ainsi l'enseignement d'un grand spirituel russe du XIXe siècle, le saint évêque Ignace Briantchaninov : « Il se montre tout à fait sceptique à l'égard d'une soi-disant prière personnelle qui trouverait son aliment dans l'imagination, l'amour-propre mal camouflé, la sensibilité insuffisamment contrôlée. Au moine rentré dans sa cellule, après avoir exercé consciemment sa fonction de prière publique et officielle [offices chantés et récités au chœur pendant de longues heures, sans interruption], il propose un autre office de prières individuelles, à réciter tout seul. Il insiste pour qu'on y soit fidèle. Il affirme que la répétition de prières traditionnelles, élaborées par des maîtres avertis, nourris et abreuvés aux meilleures sources scripturaires et patristiques - les meilleures sources étant les Pères de l'Église et l'Écriture sainte - a bien plus d'importance et de valeur que tout ce que l'on pourrait inventer de soi-même. Ces prières "de règle" en même temps que "privées", bien rodées par les moines au cours des siècles, offrent une richesse d'expression et un rythme poétique « qui n'interdisent pas un légitime agrément pour celui qui les récite ». Cette "règle de prière" est donnée au moine par son père spirituel, qui l'adapte en fonction de l'état spirituel et des besoins de chacun.»
Geronda Placide Deseille
 (in Propos d'un moine orthodoxe Le Thielleux 2010)

jeudi 7 juillet 2011

PRIÈRE DE JÉSUS



(Arabe) ربي يسوع المسيح،يا ابن الله،ارحمنا نحن الخطأة
(Chinois) 主耶稣基督,上帝的儿子,可怜我这个罪人
(Hollandais) Heer, Jezus Christus, Zoon van God, ontferm U over mij zondaar
(Français) Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur.
(Grec) Κύριε Ιησού Χριστέ, Υιέ του Θεού, ελέησόν με τον αμαρτωλόν.
(Hebreu) אלוהים, ישו, בן האלוהים, ירחם אותי חוטא
(Hindi) प्रभु यीशु मसीह, परमेश्वर के सन्तान, मुझ पर दया कर एक पापी
(Italien) Signore, Gesù Cristo, Figlio di Dio, abbi pietà di me peccatore
(Japonais) 主は、イエスキリストは、神の御子、罪人わたしをあわれんでください
(Coréen) 주님, 예수 그리스도, 하느님의 아들, 죄인 내게 자비를 베푸소서
(Latin) Domine Iesu Christe, Fili Dei, miserere mei, peccatoris.
(Persian) خداوند، عیسی مسیح، پسر خدا، بر من رحمت عطا گناهکار
(Roumain) Doamne Iisuse Hristoase, Fiul lui Dumnezeu, miluieşte-mă pe mine păcătosul
(Russe) Господи Исусе Христе, Сыне Божий, помилуй мя грешнаго.
(Ukrainien) Господи, Ісусе Христе, Сине Божий, помилуй мене грішного.
(Espagnol) Señor, Jesucristo, Hijo de Dios, ten piedad de mí, pecador
(Thai) พระเจ้าของพระเยซูคริสต์พระบุตรของพระเจ้ามีเมตตาฉันคนบาป
(Vietnamien) Lạy Chúa, Chúa Giêsu Kitô, Con Thiên Chúa, xin thương xót con là kẻ có tội
(Gallois) Arglwydd, Iesu Grist, Mab Duw, trugarhau y bechadur hwn(m) hon

lundi 27 juin 2011

La vénération des saints dans l’Église orthodoxe

"La vénération des saints occupe une place importante dans l’Église orthodoxe, et implique leur commémoration journalière. Leurs vertus sont célébrées dans les hymnes des «Ménées», qui s’intègrent aux services liturgiques. Le but des «synaxaires» est, d’une manière plus courte que les Vies des saints, de nous faire connaître les grandes étapes de leur existence, les grands traits de leur personnalité, et les actions (intérieures et extérieures) dans lesquelles s’est réalisée ou manifestée leur sainteté. Les «synaxaires» nous permettent d’avoir une connaissance précise et concrète de ceux dont le calendrier liturgique se borne à nous donner les noms, et de préciser certaines généralités ou allusions des chants liturgiques. Ils les situent dans leur contexte historique (car le christianisme s’inscrit toujours dans l’histoire concrète de l’humanité), social et religieux. Ils dessinent leur portait et sont un peu comme des icônes écrites. Leur but n’est pas de nous faire acquérir un savoir abstrait, mais de nous rendre les saints plus familiers, et de compléter, dans une démarche également contemplative et orante, leur célébration hymnographique. Les «synaxaires» sont les héritiers des anciens «martyrologes» que, dans les premiers siècles, on lisait au cours des réunions de la communauté chrétienne (appelées « synaxes »). Au IVe siècle, cette lecture fut remplacée par des hymnes. Mais la crise iconoclaste, où les attaques contre les icônes furent perçues comme une atteinte portée à la vénération des saints, eut pour issue la réhabilitation non seulement des icônes, mais de la lecture des Vies des saints. Les hymnographes du monastère de Stoudion, qui ont donné aux offices orthodoxes la forme qu’ils ont aujourd’hui, laissèrent, après la sixième ode du Canon des matines, une place pour la lecture d’un résumé de la vie du saint du jour, appelé « synaxaire ». "
Extrait de la recension du tome2 du synaxaire par Jean Claude Larchet sur orthodoxie.com

lundi 30 mai 2011

Comment les saints peuvent-ils nous voir et entendre nos besoins et nos prières ?

St Jean de Cronstadt
"Faisons la comparaison suivante: Supposons que vous ayez été transplanté au soleil et uni à lui. Le soleil éclaire la terre entière de ses rayons, il éclaire chaque particule de la terre. Dans ces rayons vous voyez aussi la terre, mais vous êtes si petit par rapport au soleil, que vous constituez, pour ainsi dire, un seul rayon, et il y a un nombre infini de ces rayons. Par son identité avec le soleil ce rayon fait intimement partie de l’illumination du monde entier par le soleil. Il en est ainsi de l'âme sainte qui après avoir été unie à Dieu, comme à son soleil spirituel, voit, par l'intermédiaire de ce soleil spirituel, qui éclaire tout l'univers, tous les hommes et les besoins de ceux qui prient.

Les saints de Dieu vivent même après la mort. Ainsi, j'entends souvent à l'église l’hymne de la Mère de Dieu chantant, dans la maison de sa cousine Elisabeth, après l'Annonciation de l'Archange, son merveilleux Magnificat qui pénètre jusqu’au fond de l’âme. Parfois, j'entends le cantique de Moïse, le cantique de Zacharie, le père du Précurseur, celui d'Hannah, la mère du prophète Samuel, celui des trois enfants dans la fournaise, et celui de Miriam. Et combien de saints chantres du Nouveau Testament ravissent jusqu’à ce jour les oreilles de toute l'Église de Dieu! Et les offices divins eux-mêmes, les mystères et les rites ? De qui l'esprit est-il là, émouvant et touchant nos cœurs? C'est celui de Dieu et de Ses saints.
 Voici une preuve pour vous de l'immortalité de l'âme des hommes. Comment se fait-il que tous ces hommes sont morts, et que pourtant ils guident notre vie après leur mort - ils sont morts et ils parlent encore, nous instruisent et nous touchent ?" 
St Jean de Cronstadt
 (Ma vie en Christ)

mercredi 25 mai 2011

Faites cette demi-heure et vous verrez...

A un laïc qui l'interrogeait sur la prière noétique ("Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi"), Père Ephraïm de Katounakia avait ceci à dire :

« Mettez de côté une demi-heure sur les vingt-quatre pour dire la prière. Chaque fois que vous le pouvez, mais c’est mieux dans la soirée. Dites-la sans l'aide du komboskini - en suppliant, en plaidant, et avec larmes. «Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi." Cultivez cela, et vous en verrez les fruits que cela produit. D’une demi-heure, elle deviendra une heure. Et gardez cette heure. Que le téléphone sonne, que vous ayez une tâche à faire à ce moment-là, que vous soyez somnolent, ou que quelque blasphème se présente à vous. Que rien n’y fasse. Éteignez votre téléphone. Terminez vos tâches. Faites cette demi-heure et vous verrez. Vous avez planté un petit arbre, et le lendemain ou le jour après, elle portera des fruits. Saint Jean Chrysostome et Saint Basile ont tous deux commencé comme cela et sont devenus des luminaires pour le monde entier. Saint Syméon le Nouveau Théologien a eu des expériences de la Lumière incréée alors qu’il était encore laïc. Il était laïc ! Combien de laïcs apparaissent comme extérieurement tels, alors qu’ils sont en fait profondément des moines ! »
Ancien Ephraim de Katounakia
in   L'obéissance c'est la vie de l'Ancien Ephraim de Katounakia, par l'Ancien Joseph de Vatopaidi.

dimanche 15 mai 2011

Mémoire, souvenirs et prière in LEÇONS SUR LA PRIÈRE de notre saint Père Nil l'ascète [10]


"Lorsque les démons te voient plein d'ardeur à prier en vérité, ils te suggèrent des noèmes de choses qui te sont soi-disant nécessaires et avant peu ils en excitent la mémoire, incitant le noûs à leur recherche, et comme celui-ci ne les trouve pas, il se décourage et s'en attriste fort. Mais si tu es resté ferme dans la prière, les démons te remémorent les choses recherchées et dont tu as souvenir, afin que tu sois incité à y penser et cesses la prière féconde."
(in Aux cîmes de l'intelligible éd.Axios)

dimanche 8 mai 2011

Courtes prières, convictions simples et foi forte dans l'Orthodoxie


Notre prière orthodoxe,  dans nos offices comme dans notre prière privée, se nourrit des textes mêmes de la Bible, elle y puise ses mots, son inspiration, sa vie même, ceci à travers une tradition toujours maintenue et vivante. 
Le paradoxe de notre bien aimée Orthodoxie est d'avoir des offices longs et complexes dans leur composition, à la poétique et à la rhétorique sophistiquées et d'offrir en même temps des  prières simples avec une seule parole, comme Kyrie Eleïson ! Κύριε έλέησον , Господи помилуи, Seigneur Miséricorde !

Ce n'est pas pour autant que l'on puisse considérer nos prières monologiques comme des mantras car notre posture par rapport au divin n'est pas celle de la recherche d'une dissolution d'un moi illusoire, produit de notre mental ignorant, par la répétition d'une formule hypnotique. 

Notre posture se situe plutôt dans la tension que nous maintenons du sentiment de responsabilité personnelle par rapport au cosmos et au monde invisible  et donc de notre capacité de nuisance toujours possible  posture que nous maintenons le plus possible à chaque moment de notre vie jusqu'au moment de notre mort  tout en nous abandonnant à la miséricorde inépuisable d'un Dieu paternel qui aime tous ceux qui se repentent, dans la certitude de notre possibilité de salut, donc de libération et de réalisation de notre nature profonde, créés que nous avons été "à l'image et à la ressemblance". Là aussi il y a paradoxe puisqu'à la fois nous maintenons une tension en un certain lieu tout en nous abandonnant partout ailleurs, de même que nous n'oublions jamais que nous sommes pécheurs tout en ayant une foi ferme en notre salut.

Ainsi, dans la douleur sous-jacente de la conscience de notre péché toujours misérablement renouvelé, nous n'en sommes pas moins dans la joie du Royaume du Salut et de la Résurrection et tout pécheurs que nous sommes, nous savons que nous pouvons compter sur  l'intercession de pécheurs notables qui nous ont précédé avant d'entrer dans le Royaume :

- l'intercession, le soutien et l'exemple de Saint Thomas qui après avoir douté - et donc perdu la foi - a touché les plaies de notre Seigneur (le veinard !) pour s'exclamer enfin en retrouvant le Salut vivant : "Mon Seigneur et mon Dieu" phrase qui vaut à elle seule tous les offices !

- l'intercession du Bon Larron qui, avec une seule prière, au dernier instant, après une vie de colère, de révolte et de crime, avant de mourir crucifié comme son Seigneur a  crié vers son Seigneur : "Souviens-Toi, de moi, Seigneur, dans ton Royaume" a été sauvé...

- l'intercession de l'Apôtre Paul qui a dépensé tant d'énergie et mis tant de passion à essayer de "persécuter" le Corps du Christ avant d'y adhérer avec la même énergie, la même passion jusqu’à la mort, au point que la foi chrétienne ne serait pas ce qu'elle est sans lui.

- l'intercession des traîtres, des renégats comme Saint Pierre qui ont rejeté l'Agneau, l'innocentissime, le purissime Agneau, ont reçu le pardon prévu de tout éternité par le Tout miséricordieux.

- l'intercession de la pécheresse qui déposa toute sa sensualité aux pieds du Seigneur, en la détournant de sa destination initiale pour l'orienter avec tout son corps même, humblement    la partie la plus élevée de son corps vénérant la partie la plus basse de son Seigneur, pour lui consacrer toute son adoration. Pécheresse devenue notre modèle pour rendre avec toute la beauté et la noblesse dont nous, simples mortels imparfaits et éphémères, sommes capables,  un culte digne de ce nom à Notre Dieu.

- l'intercession de tous les pécheurs de l'Evangile, nos frères fortunés qui ont connu le Chemin, la Vérité et la Vie en personne.

Juste quelques convictions...

Seulement cela : même le plus grand des pécheurs est aimé de son Créateur miséricordieux, je l'ai expérimenté, je le sais c'est tout. Pas beaucoup plus à dire...


Une petite anecdote :

Un jour, alors que je sortais d'un cours de grec, à Pigalle (sic!), je suis allé boire un verre avec quelques autres élèves du cours parmi lesquels un dessinateur de dessins animés dont l'amie était grecque. Je lui ai dit que j'étais orthodoxe. Cette jeune femme était grecque, orthodoxe, et pleine de vie. Et elle m'a répondu avec un grand et beau sourire quelque chose du genre " Oh! De toute façon, nous Orthodoxes, nous savons que nous sommes sauvés !" A première vue on pourrait dire "Quelle vanité ! Quelle prétention ! Quel triomphalisme chez ces Orthodoxes !" Pas du tout ou alors Oui ! Cette jeune femme avait raison ! Oui, la vraie foi c'est celle-là, celle de cette jeune femme si vivante : je sais que je suis sauvé, je sais que je suis pécheur par pensée, par parole, par action jusqu'à ma mort, incurablement, mais je sais que l'Orthodoxie nourrit en moi la vraie foi, celle qui sauve, celle qui croit en l'Amour de Dieu pour le pécheur qui se repent.
Maxime le minime

jeudi 14 avril 2011

LEÇONS SUR LA PRIÈRE de notre saint Père Nil l'ascète [9] Le vain bavardage des soucis

"Tiens toi debout avec endurance, prie intensément, détourne-toi du bavardage de tes soucis et de tes réflexions ; car ils te tracassent et te troublent afin que ton attention se relâche."


(in Aux cîmes de l'intelligible éd.Axios)

dimanche 10 avril 2011

SEIGNEUR MISÉRICORDE ! traduction de KYRIE ELEISON ?



Dans un forum orthodoxe il y eut naguère un débat sur la traduction en français la plus juste et la plus judicieuse de la prière la plus courte de notre Eglise et que l'on répète le plus souvent parce qu'elle contient en un extraordinaire condensé toute notre relation à Dieu ; il en ressortait que l'expression la plus précise et en même temps la plus riche de sens était "Accorde ta grâce !" le mot grâce signifiant à la fois le don de Notre Père des Cieux de sa grâce qui pardonne à ses enfants pécheurs repentants et le don de notre généreux Créateur, son onction, sa bénédiction, qui divinise le chrétien appelé à retrouver la ressemblance à son image divine native.
Et c'est en effet au point de vue du sens bien plus satisfaisant que le simple "Aie pitié !" qui pour avoir ses vertus, n'en a pas moins eu fâcheusement tendance à restreindre l'image de Dieu à un Juge impitoyable voire sadique ou à un simple charitable bourgeois qui, sortant de son église, le dimanche matin, fait l'aumône convenue à la demande du "handicapé social"...

Mais voilà, autant cette formule est satisfaisante au point de vue théologique et même vient à bon droit dans la prière de Jésus "Seigneur Jésus Christ, [ Fils de Dieu], accorde-moi ta grâce !" se substituer à "aie pitié" autant il est difficile d'en faire une formule courte à réciter en Kyrielles rapides comme ses équivalents grec Κύριε έλέησον ou slavon  Господи помилуй, dans le chant ou la prière.
Il n'est donc pas étonnant pas que l'église latine ne l'ait guère traduit mais plutôt conservé tel quel aussi bien dans les textes liturgiques en latin qu'en langue locale sans le traduire même jusqu’à nos jours, il pourrait donc sembler qu'il ne faut définitivement pas traduire cette prière en français...

Pourtant à bien consulter différents dictionnaires, et particulièrement le Littré, on trouve à l'article miséricorde cette définition bien intéressante :

"miséricorde (latin misericordia), sf. Sentiment par lequel la misère d'autrui touche notre cœur. Au pl. Actes de miséricorde.◊ La grâce, le pardon accordé à ceux qu'on pourrait punir. Obtenir, faire miséricorde. Être, se remettre, s'abandonner à la miséricorde de quelqu'un, être, se remettre, s'abandonner à sa merci, à sa discrétion.◊ Sans miséricorde, sans faire grâce. ◊ La miséricorde de Dieu, bonté par laquelle Dieu fait grâce aux hommes, aux pécheurs. ◊ Miséricorde ! par exclamation marque une extrême surprise accompagnée d'une sorte de chagrin ou de regret. ◊ À l'aide, miséricorde ! Cri poussé quand on est battu, outragé, et qu'on demande du secours.  ◊ Crier miséricorde, crier en se plaignant des grandes douleurs qu'on souffre, ou d'une peine morale, d'une offense; et aussi éprouver une grande surprise etc. ◊ Petit poignard que les anciens chevaliers portaient de l'autre côté de l'épée et qui leur servait à tuer leur ennemi après l'avoir renversé, s'il ne criait pas miséricorde.◊ Support en forme de cul de lampe pratiqué dans une stalle d'église, au-dessous du siège et qui se relève avec lui. ◊ T. de marAncre de miséricorde, la maîtresse ancre, celle que l'on jette dans les dangers extrêmes. ◊ Prov. À tout péché miséricorde, il faut pardonner les fautes, quelque graves qu'elles puissent être."

Alors voilà, tout y est ! 
C'est réjouissant à deux points de vue : d'abord l'on peut constater que la langue française est pétrie de christianisme, n'en déplaise aux acharnés ennemis de notre culture et ensuite il semble que ceux qui ont choisi cette traduction - on la voit d'ailleurs quelquefois dans des versions françaises des textes liturgiques orthodoxes - ont trouvé la formule adéquate. C'est finalement assez facile à réciter rapidement, bien qu'il y ait beaucoup de r dans la formule, la prononciation du  [r] est malgré tout assez douce en français :

Seigneur miséricorde !

Seigneur miséricorde ! Seigneur miséricorde ! Seigneur miséricorde ! 
voir également l'article sur le Kyrie eleison

vendredi 18 mars 2011

La prière est le test de tout...


«La prière est le test de tout, la prière est aussi la source de tout, la prière est la force motrice de tout, la prière est aussi la directrice de tout Si la prière est juste, tout est juste. Car la prière ne permet à rien d’aller de travers...»  Saint Théophane le Reclus


La définition de base la plus populaire de la prière, c'est sans doute que c'est une conversation avec Dieu. Bien que cela soit vrai pour l'essentiel, le christianisme orthodoxe regarde la prière comme quelque chose de plus profond qu’une "conversation".

La prière est comprise comme une rencontre intime avec Dieu. Quand nous prions, nous rencontrons Dieu dans nos cœurs, dans le sanctuaire de toutes nos pensées, motivations, rêves, émotions et préoccupations. C'est un lieu où nous ne pouvons partager notre moi intérieur avec aucune autre personne humaine aussi complètement que nous pouvons le faire avec le Seigneur.

Entrer dans ce lieu très personnel et intime avec Dieu, plein de foi et d'amour, c'est sentir sa présence dans nos vies de la manière la plus profonde et la plus vivifiante. Dans ce lieu dans nos cœurs, nous ne percevons plus Dieu comme étant "là en dehors", tourné vers nous. Au contraire, nous sentons sa présence en nous, exaltant nos cœurs, guidant nos actions, éclairant nos esprits.

Notre foi chrétienne orthodoxe nous enseigne que la prière est la chose la plus naturelle qu'une personne puisse faire, c'est ce pour quoi nous sommes créés. Au Paradis, Adam et Dieu conversaient souvent. C'est seulement après la chute que nous nous sommes cachés de Dieu et avons choisi de ne pas parler ouvertement avec lui.

Les êtres humains ont été faits pour la prière, non parce que Dieu a besoin que nous le priions, mais parce que nous avons besoin de communiquer avec Celui qui nous a faits, nous a sauvés du péché et la mort, et répand Sa grâce sanctifiante sur nous. Sans la prière, il n'y a pas de vie, pas dans son sens le plus complet. En tant que personnes humaines, nous sommes créés pour la prière comme nous sommes créés pour respirer ou pour penser. La prière fait partie de notre nature unique; de toutes les créatures de Dieu, seuls les êtres humains sont capables de percevoir et d'interagir avec les réalités visibles (physiques) et invisibles (spirituelles).

La prière est si importante dans notre vie que saint Grégoire le Théologien nous enseigne «Souvenez-vous de Dieu plus souvent que vous respirez». Dans un premier temps, cette tâche peut sembler ardue, voire impossible. En vérité, nous constatons que souvent le plus grand obstacle au développement de notre vie de prière en est notre manque de confiance en nous-mêmes, et dans ce que Dieu peut faire pour et avec nous.

Souvent, nous ne nous prenons pas assez nous-mêmes au sérieux quand il s'agit de la prière. Nous pensons que c'est seulement l’affaire des "spécialistes" de se livrer à la prière – les membres du clergé, les moines, les moniales. Nous pensons que si nous avons besoin de lutter avec notre vie de prière c’est que nous ne devons pas "bien faire les choses". En vérité, ce n'est que lorsque nous nous débattons avec la prière que nous l'abordons d'une manière saine.

Mais même si la prière est - ou du moins devrait être - une partie naturelle de notre constitution humaine, la prière est une discipline, c’est un exercice spirituel. Une analogie couramment utilisée par les Saints, c'est que la prière est comme un feu. Au départ, elle commence seulement comme une petite étincelle dans notre âme; à la fin cependant, si nous attisons les flammes avec un effort constant pour prier, cette étincelle grandit pour devenir flammes spirituelles - ces flammes sont le buisson ardent dans nos âmes, où, comme Moïse, nous parlons avec Dieu.

Pour nourrir le feu de la prière dans notre âme, nous devons nous travailler selon un cadre régulier - ou "règle" - de prière. Comme un feu, si notre vie de prière est laissée à l'abandon, elle s’évanouit et de refroidit. Plus nous prions, plus notre vie de prière devient pleine de sens et nourrissante, et plus nous avons le désir d’entrer dans la prière.

Nos manières de prier

Dans la spiritualité orthodoxe, nous reconnaissons deux types de base de prière: les offices liturgiques et la prière personnelle. Dans notre Eglise ces deux types de prière sont compris comme allant ensemble - ils sont effectués par les croyants comme un seul corps, le corps du Christ.

La prière liturgique est évidemment communautaire. Un groupe de frères et de sœurs dans la foi se réunissent en un même lieu pour offrir des hymnes et des prières à Dieu. Mais même lorsque nous prions en privé, nous ne prions pas seul. Au contraire, nous joignons notre voix à celle d'innombrables autres chrétiens orthodoxes du monde entier qui élèvent leur cœur vers Dieu dans la prière au même moment. Le christianisme est toujours vécu comme une vie de groupe, jamais comme celle d’un individu isolé.

Liturgie et prière privée sont interdépendantes. Pour nous la prière individuelle ne suffit pas, parce que chaque être humain a un besoin inné de communauté, un besoin d'appartenance. Notre culte liturgique nous donne également l'ordre et la structure dont nous avons besoin pour la stabilité dans notre vie spirituelle.

En même temps, notre prière liturgique n’est vraiment vivante et vivifiante que lorsque les personnes présentes aussi bien sont des "gens de prière" en dehors des offices. Notre foi n'est pas pour "le dimanche seulement" et donc notre vie de prière ne doit pas non plus être seulement le dimanche. Chaque type de prière, liturgique et personnelle, complète et amplifie l’autre.


Dans la prière personnelle et le culte ensemble, la structure est importante. Les offices de l’église ont une structure composée de parties fixes et d’autres variables. Bien que notre prière personnelle puisse être beaucoup plus simple et davantage "personnalisée" que les offices, nous la structurons cependant comme une partie de notre vie quotidienne. Dans notre vie de prière personnelle, nous avons besoin de développer une habitude de prier régulièrement à certains moments de la journée. Cette habitude de la prière régulière est appelée une "règle de prière."

Les sources chrétiennes antiques prescrivent aux chrétiens de prier trois fois par jour : le matin, à la mi-journée et en soirée. De cette façon, nous conservons Dieu dans nos esprits et dans nos cœurs tout au long de la journée - au réveil, au milieu de nos tâches quotidiennes et au moment de nous retirer pour la nuit. Cette régularité est très importante car, fondamentalement, une vie de prière est une vie vécue dans le constant souvenir de Dieu.

Les saints nous enseignent que nos prières devraient inclure les quatre éléments suivants, dans cet ordre :
1&2) La glorification et la reconnaissance : le travail premier de la prière est de glorifier Dieu et de le remercier pour Ses grandes bénédictions, qu’elles soient connues ou inconnues de nous ;
3) La confession des péchés : nous demandons à Dieu son pardon pour quand nous ne sommes pas à la hauteur de la vie qu'Il nous appelle à vivre ;
4) La supplication : nous demandons à Dieu d'être miséricordieux et d’exaucer nos demandes pour les autres et pour nous-mêmes.

Cette structure nous permet de rappeler que la bénédiction de Dieu ne nous est pas donnée pas parce nous l’avons méritée, mais en dépit de nos imperfections et de nos fautes. Il nous aide aussi à éviter de regarder Dieu comme un serviteur spirituel que l’on sonne à volonté et qui est là simplement pour répondre à nos demandes - demander des choses est la dernière chose que nous faisons, pas la première.

Les prières ne nécessitent pas d'être longues ou compliquées pour être efficaces. Certaines des prières les plus puissantes de l'histoire ont été des phrases de quelques mots seulement. Le larron sur la croix n'eut qu'à dire : «Souviens-Toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume», pour entendre la promesse de Jésus, «Aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis

Lorsque vous essayez de développer une habitude de prière dans votre vie quotidienne n'oubliez pas ceci : il est de loin préférable de passer fidèlement cinq minutes chaque jour dans la dévotion privée, que de prendre la soudaine décision de faire 35 minutes de prière personnelle une fois par semaine.

dimanche 6 février 2011

LEÇONS SUR LA PRIÈRE de notre saint Père Nil l'ascète [8] Le but des larmes



"Nombreux sont ceux qui, ayant pleuré sur leurs fautes, oublieux du  but des larmes,ont été pris de folie et se sont égarés"


(in Aux cîmes de l'intelligible éd.Axios)

vendredi 21 janvier 2011

Chacun reçoit ce qu'il peut recevoir par St Maxime le Confesseur



"Celui qui, dans sa prière demande de recevoir le pain qui vient* ne reçoit pas ce pain entièrement, tel qu'il est, mais comme lui-même peut le recevoir. Car dans son amour de l'homme, le pain de la vie se donne à tous ceux qui le demandent. Cependant , il ne se donne pas de la même manière à tous. Mais il se donne davantage à ceux qui ont fait de grandes œuvres de justice, et moins à ceux qui ont fait moins. Il se donne à chacun selon ce que chacun peut recevoir selon l'état de son intelligence** ."
(Deuxième centurie, 56)

* "Τον άρτον ημών τον επιούσιον"
** noûs (νοῦς) =double faculté de penser le monde ou de contempler Dieu

mardi 11 janvier 2011

Il n'est pas nécessaire de quitter votre maison pour aimer votre prochain par St Macaire d'Optina

"Je vais vous dire quelque chose, mais ne vous méprenez pas, je ne diminue en rien la valeur de votre règle de prière quotidienne ni vos lectures des textes sacrés. Mais je vous laisse absolument libre, soit de les maintenir inchangés, soit de les modifier selon les besoins et les grâces de Dieu en vue de l'illumination. Toutefois, il ne faut pas oublier que l'amour du prochain est le premier objectif pour ceux qui luttent spirituellement.

« Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? » (I Jean 4, 20)
.
Et il n'est pas nécessaire de quitter votre maison pour rencontrer votre prochain. Votre mari est votre prochain. Votre mère est votre prochain. Ainsi en est-il de vos enfants."