mardi 23 octobre 2012

Sur la prière par St Jean Chrysostome [2]

 Fussions-nous couverts de péchés, la prière nous en purifie aussitôt.

Иоанн Златоуст

Du reste, tout le monde comprend aisément, j’aime à le croire, l'impossibilité absolue de pratiquer la vertu sans la prière, et de la pratiquer durant toute la vie. Et comment pratiquer la vertu, si l'on ne va se prosterner fréquemment aux pieds de celui qui la dispense et qui la donne? Comment désirer sincèrement d'être chaste et juste, si l'on n'est point heureux de s'entretenir avec celui qui nous demande ces vertus et bien d'autres encore. Je veux vous montrer brièvement que, fussions-nous couverts de péchés, la prière nous en purifie aussitôt. Après cela, quoi de plus noble, quoi de plus divin que la prière puisqu'elle est pour les maladies des âmes un remède souverain? En premier lieu, ce sont les Ninivites qui nous apparaissent comme ayant été délivrés, par la prière de crimes innombrables envers Dieu (Jon III). Dès que la prière eut pénétré dans leur cœur, elle y ramena la justice, arracha en un moment la ville à l'impureté, à l'iniquité, aux prévarications dans lesquelles elle était plongée ; plus forte que des habitudes invétérées, elle y établit le règne des lois célestes, et y implanta avec elle la chasteté, l'humanité, la mansuétude et le soin des pauvres. C'est le cortège sans lequel la prière ne saurait habiter dans une âme : dans toutes les âmes où elle établit sa demeure, elle y amène toute justice, elle les forme à la vertu, et en bannit le vice. Si quelqu'un fût alors entré dans la ville de Ninive, connaissant ce qu'elle était autrefois, il ne l'eût certainement pas reconnue, tant ce passage d'une vie de crimes à la piété avait été rapide. De même qu’on ne reconnaitrait point une femme pauvre et couverte de haillons, si on la rencontrait ensuite couverte de vêtements d'or ; de même quiconque eût vu auparavant Ninive dans son indigence et dans sa pauvreté en fait de trésors spirituels, eût ignoré quelle était cette ville dont la prière avait si profondément bouleversé les coutumes et les mœurs , et qu'elle avait ramenée à la vertu. Une femme aussi, après avoir passé toute sa vie dans l'impureté et la débauche, ne fit que se jeter aux pieds du Christ, et elle en obtint le salut.

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